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C'était mieux hier...c'est pas pire aujourd'hui ...

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C'était mieux hier...c'est pas pire aujourd'hui ...
13 mai 2007

les soirées " souviens-toi"

boule_facette_couleur

Ca commence toujours de la même façon: un appel téléphonique m'invitant à une soirée " disco" principalement hétérosexuelle  ( le détail a son importance )  pour le samedi suivant. Soirée sans surprise puisque je connais presque tous les participants et que, à mon grand dam, je n'aurai le loisir de ressentir cette excitation mêlée de curiosité d'avoir à rencontrer une nouvelle tête, fille ou garçon d'ailleurs, d'aborder une nouvelle terre, de déballer un cadeau... quoi qu'il en soit il ne faut jamais refuser d'honorer de telles sauteries, ne serait-ce que parce qu'elles recellent en elles bien plus de surprises que l'on croit...


Je me prépare donc à retourner dans cette ambiance qui accompagna mon adolenfance sans toutefois la bercer, étant plus proche de B.A.C.H que d' A.B.B.A !
Tant que les participants sont de votre âge, avec cette immarcescible beauté qui caractérise les trentenaires, tout va bien : les morceaux disco sont connus de tous, rien de bien neuf, seulement le plaisir de parfaire son déhanché sur magniola forever en y apportant quelques touches novatrices qui prouveront que , oui, vous avez bien acheté le dvd " je danse comme Claude François" et que vous avez passé des heures à être l'ombre de sa main, l'ombre de son chien , ne me quitte pas... euh, là je m'égare..Faîtes mine d'arriver à la sauterie sans aucun disque et laissez faire... Votre heure de gloire n'est pas loin!

Si vous tombez dans une soirée où la majorité des convives ignore  que Beethoven n'est pas un chien et Corneille un auteur classique, que les timbres se léchaient autrefois, que les chaussettes peuvent être reprisées , que les genoux et coudes sont très utiles pour masquer un horrible trou dans le pantalon ou à la manche, qu'un monsieur aux ailes déployées venait nous souhaiter une bonne nuit après la fin des programmes de FR3, en fermant le robinet aux images, si vous tombez donc sur cette catégorie de jeunes, alors évitez de passer pour un fin connaisseur de la musique de Ceronne, d'un spécialiste de Gloria Gaynor, car vous vous vous entendrez  le jeune perdreau s'exclamer:  " hein?  quoi? t'as connu l'époque disco-américaine de Sheila!!!???? " Après quoi le deuxième missile vous percutera de plein fouet: " mais , ça te fait quel âge en fait ??? "

Arrivé à un tel stade, lâchez les contre-mesures sans attendre l'exocet suivant en lui rétorquant: " assez jeune pour ne pas être encore un GRAND CORPS MALADE " Il y a de fortes chances pour que le minet ou la minette,  ayant tout de même compris que le temps des réductions sncf était révolu pour vous, vous gratifie d'un sourire admirativo-compassionnel pour votre culture musicale comtemporaine qui se frotte à " personne à la taille développée et  souffreteuse " !

Ensuite, attendez...laisser le jeune DJ qui s'est imposé dès le début de la soirée épuiser son stock, forcément limité, de morceaux estampllés 'DISCO" qu'il s'est procurés sans aucun effort dans un "vierge-grand magasin " sans avoir réfléchi à la subtilité  et à l'originalité de la programmation, se contentant de lancer la galette dans l'ordre des pistes indiquées...

De ce fait toutes les bonnes cartouches sont grillées dès le début, la montée en puissance nécessaire à toute soirée réussie n'a pas lieu ( sauf si les convives sont passablement avinés et donc pas regardant sur la marchandise proposée:  Gloria Gaynor = Charlotte Jullian ! )

Quand la piste se fait plus clairsemée, la fin n'est pas loin, il faut intervenir au plus vite, sinon, comme pour la mayonnaise, on ne peut plus rien rattraper, le soufflet est retombé!!
C'est alors qu'un invité plus lucide que les autres lance au DJ cette phrase qui va vous ouvrir les portes de la gloire: " t'as pas autre chose? " Le Jockey, tout penaud, s'aperçoit que son aura devient crépusculaire et que son stock s'est épuisé en 2heures à défaut d'avoir opéré une distillation musicale efficace!

Là, lancez d'une voix presque inaudible mais assez intelligible pour l'auditoire:

- "j'aurais bien quelques cd dans ma voiture , du disco, mais ça va pas vous plaire, c'est ...spécial, enfin,   
   moi  j'aime bien ! "
- " ben , va les chercher, si, n'hésites pas ! "

Là, vous avez déjà gagné, car:
1°) vous n'êtes plus que le seul recours pour essayer de prolonger la soirée
2°) vos convives sont déjà dans les bras de Bacchus depuis bien longtemps, donc moins exigeants
3°) vous n'en êtes pas à votre première soirée et ...vous avez du talent!

Une fois installé, prenez possession des lieux et n'autorisez PERSONNE à intervenir dans votre programmation; on ne met pas le doigt dans le gâteau préparé par maman, alors....
Ensuite, balancez un classique passe-partout pour faire repartir la machine ( un petit Bonney M propice à la formation d'une farandole avinée fera l'affaire ! ) et préparez vos galettes en harmonisant les styles: une Rica ZARAÏ Shalom se mariera très bien avec une DALIDA orientale.
Pensez aux séniors en n'oubliant pas les sixties: plutôt du twist ( " douyoudou st Tropez" ) , mais pitié pas du rock 'n roll ( rock around the clock fera valser vos meubles et désespérera les célibataires par son caractère binômique!! )
Pour les plus avertis, tentez un chantal GOYA " Bécassine" , mais pas trop tôt: vous risquerez de passer pour un ringard, alors que vous êtes un "esthète du kitsch", ce n'est pas la même chose!

Vers la fin de la soirée, les inévitables slows pourront rapprocher pendant 3'30 tous les couples qui se sont fait la tête pendant la soirée, ceux qui ne sont séparés QUE par le mariage! Pensez aux esseulés qui, inévitablement, tapissent les murs, assis sur leur chaise; quittez votre promontoire un instant et invitez-les; fille ou garçon, qu'importe, à cette heure avancée de la nuit tous les vertiges d'un soir sont permis.

Et vous, vous repartez avec votre petite boîte remplie de bonheurs distribués pour une soirée sans surprise dans son déroulement,  mais vous avez dansé avec ce petit brun solitaire et sentez dans votre poche un morceau de papier grifonné d'un numéro  à dix chiffres, un numéro qui pourra se révéler gagnant qui sait ...


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22 avril 2006

la cabine d'essayage un samedi après midi

Ce qui est formidable et riche d'enseignement dans les cabines d'essayage, c'est qu'elles sont un théâtre d'apprentissage sociologique non négligeable :

Qui  à déjà franchi la porte d'une cabine d'essayage un samedi après-midi connait ce sentiment mêlé d'excitation à se voir aminci et bronzé dans un des nombreux miroirs traffiqués et de dégoût face à ce jean forcément mal coupé qui ne s'adapte pas à ce corps d'albâtre qui est le nôtre! Sans compter les multiples "parfums" qui ont stratifié l'air ambiant depuis le passage des premiers ( ères) client(es) ; sans oublier LE  cheveu qui trône sur la tablette blanc très cassé, juste au dessous du porte-manteau minuscule : fossile datant peut-être d'un jour, d'un mois, d'une éternité ( " on ira, où tu voudras, quand tu voudras  et l'on s'aimera encore, lorsque l'amour sera mort ..." )

Je dois vous l'avouer, il m'est souvent arrivé de prolonger "mon séjour en cabine", non pour attendre la venue de l'hôtesse de l'air et son carré Hermès, mais pour me délecter de petites scènes de la vie conjugale qui avaient lieu juste à côté; la situation de base restant identique: Madame avait sacrifié une partie de son samedi après-midi pour habiller Monsieur!Nous le savons tous, rares sont les hommes qui aiment faire les boutiques, baguenauder dans les travées des magasins de vêtements ( on laissera les baguenaudages dans les  pâturages à notre Belle des Champs ! ) ,  fureter parmi les champs d'étiquettes fluorescentes en période de soldes ou encore faire mine de s'intéresser à une chemise accorchée dans l'axe d'un miroir pour en fait vérifier son degré de bronzage ainsi que les effets du dernier régime "Plus -de-pain-avec-les-pâtes" ! Les hommes, maris, conjoints ou copains viennent à contre-coeur servir de mannequin à leur douce, qui , elle, sait ce qui lui va et  ce qui lui faut...

Le premier type dans notre caratérologie- masculine- de- la- cabine est le conjoint qui s'en remet entièrement à son experte, l'essentiel pour lui étant qu'il soit suffisamment couvert pour l'hiver, à l'aise pour l'été et surtout qu'il soit rentré avant 16 heures pour ne pas manquer une miette de France-Ecosse sur TF1.

Le deuxième est celui qui sait exactement ce qu'il veut: couleur ( grand-teint ou pas  ? ça va dégorger au lavage? ... angoisse !! ) , taille ( et si je sous-taillais ? ça me redonnerait le moral !  ) , coupe ( si c'est trop large, ça va faire sac; si c'est trop près du corps, ça va faire scène  ! )  , style ( à 40 ans je vais peut être éviter de porter un baggy-Justin Timberlake ! ) , matière ( sèche-linge ou pas? ) celui-ci , je ne veux pas m'avancer, mais je doute qu'il soit avec sa femme ce samedi-là !

Le troisième enfin, est de loin le plus intéressant: c'est un mélange harmonieux des deux: il n'est pas une fashion victim alinéné aux dictats de la mode, mais considère en revanche que le vêtement peut avoir d'autres qualités et fonctions que celles de protéger sa peau des intempéries et des variations de température! Il aime donner son avis... et c'est à partir de là que les choses commencent à se détricoter!!

Retrouvons donc notre cabine attenante et notre couple du samedi:

Elle:  - bonjour mademoiselle, il faudrait un pantalon d'été en lin pour mon conjoint! "

Lui: - euh, tu sais le lin, enfin... j'aime pas trop"

Elle: - mais si tu aimes, mon coeur! c'est classe et léger pour l'été, ça te donnera un coup de jeune, tu verras ! "

La vendeuse ( solidaire, forcément ) : - madame à raison, on en vend beaucoup ces temps-ci, d'ailleurs, mon mari a le même! ( argument imparable )

Lui : - vous n'avez pas plutôt du cuir? c'est sympa aussi, non ?

Elle : - ah non, pour l'été tu n'y penses pas, voyons, mon lapin!  ( sous-entendu : " pour qu'il se fasse mater par toutes les autres minettes (voire minets ! ) , non merci !"  )

Elle : - mademoiselle donnez-moi deux pantalons droits en lin s'il vous plaît! , les pinces ça le grossit encore plus ; en 42 et 44 et un en cuir pour lui faire plaisir

Lui: - 44 ? tu sais, j'ai perdu un peu ces derniers jours!

Elle: - Ah ? !

Dans la cabine:

Elle - allez, essaie-le premier; c'est celui que je préfère! Génial, on le prend!

Lui : - euh, et le cuir? Moi franchemement ça me branche !

Elle: - t'es insupportable, un vrai gamin, ça t'ira pas! Tu vas voir !

Lui: - je me sens hyper à l'aise dedans, tu sais? Non?

Elle: - excuse-moi mais je suis mieux placée que toi pour te dire ce qui te va ou pas, non? On prend le lin, c'est tout !

Lui ( résigné, préférant être aimé que respecté ) - ok, ma puce, comme tu veux ! "

Elle - Bon maintenant il faut te trouver une chemise qui aille avec  ! Et cette fois-ci tu me laisses faire, si tu veux tu peux aller faire les courses, je te rejoins à la voiture !

Lui  ( fier de ses nouvelles responsabilités ) - Ok, je prends une pizza pour ce soir?

Elle ( exaspérée ) - tu n'y penses pas et ton régime!!! Attends-moi, on y va ensemble

Et moi seul dans ma cabine, je goûte ces instants, où maître du temps, des lieux et de ma décision, je demande au miroir qui me juge et réfléchit...

- dis moi mon beau miroir, qui est le plus libre ???

19 avril 2006

les mamies des dimanches après-midi



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Aujourd'hui dimanche, j'avais le choix:
- faire durer mon rôti-flageolets en famille jusqu'à ce que l'on propose aux cousins de Montargis de passage à la maison de faire une petite balade digestive autour du pâté de maison soit dit en passant  tout aussi indigeste que  leur "spécialité locale qui vaut le détour" labellisée d'un général " oh, fallait pas ! c'est trop ! " et qui se résumait  en une crème fourrée au biscuit aux vertus digestives très  aériennes...

- m'enfermer dans ma chambre en me passant un florilège des émissions dominicales de Jacques MARTIN, pour me replonger dans ces dimanches d'adolescent où il fallait absolument essorer le temps jusqu'à l'heure du repas qui prenait invariablement la forme d'un hold-up dans le réfrigérateur familial avant de déguster la sucrerie qui venait combattre l'angoisse du lundi qui approchait à grands pas: le Benny Hill show !
- ou... accepter l'invitation à assister pour un prix modique à une opérette qui se donnait à l'heure du thé

Que m'a-t-il pris ce dimanche-là? Etais-je en hypo-kitscherie ou bien voulus-je remplacer le pâtisson montargeois par une pièce non moins montée et tout aussi crémeuse? Toujours est-il que je ne me fis pas prier pour m'arracher à la torpeur beurrée et avinée d'un dimanche qui n'en finit pas et acceptai comme une délivrance post-natale l'invitation au  spectacle.

Sitôt arrivé sur les lieux du crè(i)me, je fus submergé par une onde déferlante dont le nuancier variait du bleu-lavande-passée au violine-adouciceur-pour-linge-délicat, un délicat champ de coton qui ondulait de plus en plus frénétiquement à l'approche du début du spectacle: des dizaines de retraitées se tenaient là ( les maris y paraissaient bien pâles ) , la chevelure apprêtée et savamment bleutée par un régécolor qui, dans le meilleur des cas, avait été préparé par un coiffeur dont la principale préoccupation n'avait d'évidence pas été le dosage subtile de la couleur mais celle de savoir quelle tenue il allait arborer pour faire naître des arabesques corporelles inédites sur la piste du "blue-boys-paradise"...

Les spectacle était déjà donc devant les guichets? Quoi?  deux pour le prix d'un ? Quel apéritif-mise-en-bouche!! Quel pain-surprise!! Il fallait les voir les Eliane, Marie-Thérèse ou autre Josée jouer des coudes pour pouvoir accéder les premières au guichet pendant que les maris se transformaient en porte-sac-à-mains , souffre-douleurs de leur aimée acariâtre! Toute la flore de la Création y était présentée: des robes à fleurs dont la variété aurait fait pâlir le botaniste en chef du museum d'Histoire Naturelle du Jardin des Plantes!! Un tel bouquet annonçait à coup sûr une ambiance pour le moins champêtre dans la salle .Ces mamies-là avaient le verbe haut et la gouaille facile, elles faisaient plaisir à voir, à peine si l'on eût pas regretter d' avoir 40 ans de plus...

Parfois les tenues de ces "Soleils d'automne" se faisaient moins accrocheuses, voire carrément vieille-France: des bas tombant sur les chaussures ( "...et tes bigoudis, quelle allure" aurait dit Aznavour !), un fichu noué sur une chevelure que l'on soupçonnait pour le moins grasse et désordonnée, un sac-à-main qui ne contenait désormais plus de produits de beauté mais simplement un maigre calepin renfemant quelques numéros de téléphone d'amies inscrites aux abonnés absents... Ces mamies-là, venues peut-être pour tuer le temps qui leur restait, l'espace d'un spectacle qui allait les transporter dans des contes exotiques, elles n'attiraient l'attention de personne, sauf de celui qui savait et aimait les observer pour ce qu'elles sont.

Une fois entrées avec leur précieux sésame à prix réduit, nos joyeuses comères investissaient la salle en déambulant dans les travées avec frénésie afin de trouver la place T43 inscrite en bas de chaque fauteuil en lettres d'or, puis dans un moment d'angoisse, elles essayaient de descendre les trois marches du gradin tout en prenant appui sur la jambe de quelque jeune homme et annonçant tout de go avec malice:  " merci de m'aider, j'en profite ! "

Au levé de rideau, l'orchestre s'accorda, nos grand-mères aussi: un concert de froufroutis de sucrecries en tout genre se fit entendre afin d'apaiser l'angoissante toux à venir, et en guise de basse continue, ces dames nous gratifiaient de murmures en tous genres.

Le bariton à la voix de stantor faisait frémir les Damart de ces demoiselles qui applaudissaient à tout rompre à la fin de chaque air: il fallait les voir claquer les paumes de la mains comme si elles voulaient s'approprier tout l'air de la salle  en le brassant, la mine rose et réjouie, souffle d'un bonheur qui ne devait peut être plus s'inviter chez elles depuis bien longtemps déjà ...

Qui dira encore " je hais les dimanches" ?

Les dimanches sont ce que l'on en fait, bien évidemment,il faut choisir:

le-dimanche-robe-à-fleurs... ou à-pleurs ! Celui-là fut assurément fleuri et les Dames du Dimanche après-midi y ont grandement contribué

Bon dimanches...sous vos applaudissements !











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10 février 2006

La clef à sardines

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Elle est sortie depuis quelques années de nos tiroirs pour toujours ;  auncun faire-part, aucun communiqué du ministère de  l'artisanat et de la pêche, même pas l'once de regret exprimé par sa consoeur à molette, à  tube, plate,de sol,  des songes.... la clef à sardine est bel est bien passée par pertes et fracas, reléguée au musée des souvenirs, côtoyant le chausse-pied en corne, les genoux et coudes pour pantalons à repriser, les fers à souliers et le petrol hahn vert !

Pourtant quelle joie de tomber sur une boîte de sardine quand on trouvait le garde-manger aussi encombré que l'autoroute Paris-Reims par un dimanche de premier de l'an après diffusion de la marche de Radetsky du  Neujahrkonzert en direct de Vienne.

L'ouverture de la boîte magique ressemblait à un spectacle dont on dévoilait le clou en levant un rideau de fer qui n'avait de commmuniste que la couleur en surface; on remontait patiemment la boîte à musique à l'aide de la clef prévue à cet effet unique en prenant garde de ne pas relâcher l'effort afin d'obtenir un rouleau d'acier compact qui eût pu se détendre sans prévenir, anéantissant toute cette belle entreprise de délivrance de la sardine.

On commencait par entrevoir la tête ou la queue, puis on découvrait peu à peu dans ce petit lit huileux trois à quatre demoiselles endormies parées d'une robe très soir, pailletée d'argent, telles des divas attendant d'entrer pour leur unique show sous les néons de la cuisine de la pauvre veuve, qui, depuis la mort de son pauvre Marcel avait perdu toute vélleité cullinaire, préférant se nourrir que de manger, exister que de vivre...

Puis venait le moment où l'on arrachait une petite à ses soeurs, y laissant souvent la queue, bien trop imbibée pour pouvoir l'accompagner dans ce voyage extra-muros. Mais par solidarité ou bien par gourmandise, il était rare qu'on  s'en contentât d'une seule, laissant au fond de leur lit une mer d'huile comme celle qui enveloppait le Titanic avant son naufrage.

La boîte de sardine est la seule denrée à partager le millésime avec le vin...la clef à sardine est à  sa boîte ce que le bouchon de liège est à sa bouteille... le meilleur dans l'amour n'est-il pas déjà dans la montée de l'escalier qui y mène?

8 février 2006

La capuche anti-pluie à pois...

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Qui n'a pas vu un jour sa mère rentrer le soir , la tête emballée dans un étrange film alimentaire doté de cordons à chaque extrémité noués sous le menton , qui, enserré de la sorte finissait par ressembler au gigot du dimanche midi que le voisin monsieur Lalanne ( paré de son plus beau survêtement )  allait acheter chez la bouchère-chevaline du coin, madame Chassagne?

Quand il lui venait des accès de folie anticonformiste, elle allait jusqu'à l'arborer avec des pois blancs, voire roses, ce qui conférait à Madame votre mère un statut de femme du monde, se démarquant allègrement de sa voisine de pallier Mam' Broutin, septuagénaire de naissance qui n'a trouvé d'autre utilité à la capuche anti-pluie que celle de ne pas anéantir cette magnifique oeuvre capillaire lila-constipé que son coiffeur avait consenti à lui créer non sans avoir levé les yeux au plafond du salon en pensant très fort: "mon Dieu, même Miss Elie EWING avait plus de goût!! "

Car cet objet d'apparence anodine, quand il est porté avec élégance et grâce, vous vaporise un parfum de femme pour qui la classe pouvait s'incarner dans un simple manteau-mastic-à-la-Annie-Girardot ou une perruque-à-la-Rosy-Varte... Marlène Dietrich pouvait encore ne pas envisager de mouvement rotatif dans sa sépulture.... Observez donc certaines de ses congénères aujourd'hui: Adieu Marlène, bonjour Mandy, Sandy et Jessicââ ! Adieu champs de pois roses, verts blancs, bonjour manchons-de-tête desquels part le seul lien qui unit le cerveau au reste du corps: le cordon MP3 !!

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