La capuche anti-pluie à pois...
Qui n'a pas vu un jour sa mère rentrer le soir , la tête emballée dans un étrange film alimentaire doté de cordons à chaque extrémité noués sous le menton , qui, enserré de la sorte finissait par ressembler au gigot du dimanche midi que le voisin monsieur Lalanne ( paré de son plus beau survêtement ) allait acheter chez la bouchère-chevaline du coin, madame Chassagne?
Quand il lui venait des accès de folie anticonformiste, elle allait jusqu'à l'arborer avec des pois blancs, voire roses, ce qui conférait à Madame votre mère un statut de femme du monde, se démarquant allègrement de sa voisine de pallier Mam' Broutin, septuagénaire de naissance qui n'a trouvé d'autre utilité à la capuche anti-pluie que celle de ne pas anéantir cette magnifique oeuvre capillaire lila-constipé que son coiffeur avait consenti à lui créer non sans avoir levé les yeux au plafond du salon en pensant très fort: "mon Dieu, même Miss Elie EWING avait plus de goût!! "
Car cet objet d'apparence anodine, quand il est porté avec élégance et grâce, vous vaporise un parfum de femme pour qui la classe pouvait s'incarner dans un simple manteau-mastic-à-la-Annie-Girardot ou une perruque-à-la-Rosy-Varte... Marlène Dietrich pouvait encore ne pas envisager de mouvement rotatif dans sa sépulture.... Observez donc certaines de ses congénères aujourd'hui: Adieu Marlène, bonjour Mandy, Sandy et Jessicââ ! Adieu champs de pois roses, verts blancs, bonjour manchons-de-tête desquels part le seul lien qui unit le cerveau au reste du corps: le cordon MP3 !!